Caractérisation des déchets

Add to My manuals
85 Pages

advertisement

Caractérisation des déchets | Manualzz

Une directive européenne est en cours de rédaction pour limiter la teneur en benzo[a]pyrène dans l’air ambiant. Actuellement, la décision n° 2000/479/CE concernant la création d’un registre européen des émissions de polluants (EPER), liste les polluants à déclarer en cas de dépassement de valeur seuil. Pour les HAP, cette valeur est de 50 kg/an dans l’air, et de 5 kg/an dans l’eau.

Aucune étude n’a encore été réalisée sur la toxicité de la poussière dégagée lors des travaux de démolition des chaussées aux enrobés contenant du goudron, et des risques encourus par les ouvriers du chantier.

3.4.4.2 Pollution sol-eau

La solubilité n’est pas le seul critère qui détermine le relargage dans l’environnement des

HAP contenus dans les goudrons. Les altérations mécaniques peuvent également faciliter leur mobilisation. Les eaux de ruissellement peuvent mobiliser les HAP par le lessivage des revêtements routiers. Elles peuvent également emporter les particules atmosphériques chargées d’HAP déposées au sol.

Hugener, Deschwanden et Bühler contestent l’importance du relargage par lessivage des revêtements dont l’appréciation aurait été exagérée. En effet, le liant et les HAP euxmêmes sont faiblement solubles dans l’eau [HUGENER, 1999]. Pourtant, des essais de percolation effectués sur des enrobés bitumineux concassés mettent en évidence un relargage significatif des HAP dans les premiers percolats [PEPIN, 1998].

La structure des enrobés à faible porosité retient les HAP mais toute atteinte à cette intégrité (fissurations, concassage) facilite le lessivage effectif des polluants. L’étanchéité des routes ou autres voies est assurée à l’aide d’enduits superficiels à base de goudron ; cependant, ces derniers sont renouvelés régulièrement du fait de l’usure mécanique.

La directive européenne n° 98/83/CE relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine fixe, parmi de nombreux paramètres, un seuil de potabilité de

0,10 µg/l pour la somme de quatre HAP

1

. Le décret français du 3 janvier 1989 a fixé le seuil de potabilité de l’eau à 0,2 µg/l pour la somme de six substances 2 HAP.

Deux études réalisées sur des bitumes et enrobés ont démontré combien il est difficile de déterminer sans analyse spécifique la composition réelle des matériaux bitumineux et leur teneur en HAP. La première étude de lixiviation sur divers bitumes et un enrobé constitué d’un de ces bitumes a montré que les valeurs maximales des concentrations des 16 HAP-

EPA restaient très en dessous des seuils établis pour les eaux de surface et les eaux potables par la CEE [BOWEN C. et al., 2000]. La seconde étude de percolation sur des enrobés bitumineux, indique des quantités extraites comprises entre 10,2 et 36,6 mg 15

HAP-EPA/kg [PEPIN, 1998]. Ces valeurs dépassent les seuils d’acceptabilité pour le stockage en CET de classe III.

Pour la gestion des sites et sols pollués, les valeurs de constat d’impact (VCI) de pollution retenues pour les HAP dans les sols ne sont plus exprimées sous forme de HAP totaux depuis septembre 2001.

1

Les quatre composés spécifiés sont les suivants : benzo(b)fluoranthène, benzo(k)fluoranthène, benzo(ghi)pérylène et indéno(1,2,3-cd)pyrène [Directive 98/83/CE, 1998].

2

Les six substances sont les suivantes : benzo(3,4)fluoranthène, benzo(11,12)fluoranthène, benzo(1,12)pérylène, benzo(3,4)pérylène, fluoranthène et indéno(1,2,3-cd)pyrène (décret du 3 janvier 1989, annexe 1-1 et 1-3).

28

advertisement

advertisement

Table of contents